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moi,& dans ses lumières, que je voudrois que vous ne parlassiez d’abord de ce projet qu’à elle seule, que vous ne fissiez là-dessus que ce qu’elle approuvera, & que vous n’y pensiez plus si elle le juge impraticable. Vous m’avez écrit, Monsieur, de compter sur vous. Voilà ma réponse. Je mets mon sort dans vos mains, autant qu’il peut dépendre de moi. Adieu, Monsieur, je vous embrasse de tout mon cœur.

LETTRE AU MÊME.

À Bourgoin le 23 Octobre 1768.

J’ai, Monsieur, votre lettre du 13, & les autres. Je ne vous ferai point d’autres remercîmens des peines que je vous donne, que d’en profiter ; il en est pourtant, que je voudrois vous éviter comme celle des duplicata de vos lettres que vous prenez inutilement, puisqu’il est de la dernière évidence que si l’on prenoit le parti de supprimer vos lettres, on supprimeroit encore plus certainement les duplicata.

Je sens l’impossibilité d’exécuter mon projet : vos raisons sont sans replique, mais je ne conviens pas qu’en supposant cette exécution possible, ce seroit donner plus beau jeu à mes ennemis, je suis certain de ne pouvoir pas plus éviter en France qu’en Angleterre de tomber dans les mains de