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demande la permission de vous rendre ici ses devoirs, & nous vous supplions l’un & l’autre d’agréer nos très-humbles salutations.

LETTRE AU MÊME.

De France le 1 Août 1767.

Si j’avois eu, Monsieur, l’honneur de vous écrire autant de fois que je l’ai résolu, vous auriez été accablé de mes lettres ; mais les tracas d’une vie ambulante, & ceux d’une multitude de survenans ont absorbé tout mon temps, jusqu’à ce que je sois parvenu à obtenir un asile un peu plus tranquille. Quelque agréable qu’il soit, j’y sens souvent, Monsieur, la privation de votre voisinage & de votre société, & j’en remplis souvent, la solitude, du souvenir de vos bontés pour moi. Peu s’en est fallu que je ne sois retourné jouir de tout cela chez mon ancien & aimable hôte ; mais la manière dont vos papiers publics ont parlé de ma retraite, m’a déterminé à la faire entière, & à exécuter un projet dont vous avez été le premier confident. Je vous disois alors, qu’en quelque lieu que je fusse, je ne vous oublierois jamais ; j’ajoute maintenant qu’à ce souvenir si bien dû se joindra toute ma vie le regret de l’entretenir de si loin.

Permettez du moins que ce regret sois tempéré par le plaisir de vous demander & d’apprendre quelquefois de vos nouvelles,