Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t17.djvu/331

Cette page n’a pas encore été corrigée

console pas mon cœur de la peine secrète que vous savez. Je vous embrasse, mon cher hôte, de tout mon cœur.

LETTRE À Milord Comte de HARCOURT.

Wootton le 5 Mars 1767.

Je ne suis pas surpris, Milord, de l’état où vous avez trouvé mes estampes, je m’attendois à pis ; mais il me paroît cependant singulier qu’il ne s’en soit pas trouvé une seule de M. Watelet. Quoique parmi beaucoup de gravures qu’il m’avoir données, il y en eut peu des siennes, il y en avoit pourtant. La préférence qu’on leur a donnée fait honneur à son burin. J’en avois un beaucoup plus grand nombre de M. l’Abbé de St. Non. Si elles s’y trouvent, je ne voudrois pas non plus qu’elles fussent vendues ; car quoique je n’aye pas l’honneur de le connoître personnellement, elles étoient un cadeau de sa part. Si vous ne les aviez pas, Milord, & qu’elles pusseut vous plaire, vous m’obligeriez beaucoup de vouloir les agréer. Le papier que vous avez eu la bonté de m’envoyer, est de la main de Milord Maréchal, & me rappelle qu’il y a dans mon recueil un portrait de lui, sans nom, mais tête nue & très-ressemblant, que pour rien au monde je ne voudrois perdre, & dont j’avois oublié de vous parler. C’est la seule estampe que je veuille me réserver, & quand elle me laisseroit la fataisie d’avoir les portraits des hommes qui lui ressemblent, ce