ait fait ou non les écrits dont il se vante, vous savez maintenant, ce me semble, à quoi vous en tenir avec lui. Vous êtes jeune ; vous me survivrez j’espère de beaucoup d’années, & ce m’est une consolation très-douce de penser qu’un jour, quand le fond de cette triste affaire sera dévoilé, vous serez à portée d’en vérifier par vous-même beaucoup de faits, que vous saurez de mon vivant, sans qu’ils vous frappent, parce qu’il vous est impossible d’en voir les rapports avec mes malheurs. Je vous embrasse de tout mon cœur.
LETTRE À M......
2 Janvier 1767.
Quand je vous pris au mot, Monsieur, sur la liberté que vous m’accordiez de ne vous pas répondre, j’étois bien éloigné de croire que ce silence pût vous inquiéter sur l’effet de votre précédente lettre ; je n’y ai rien vu qui ne confirmât les sentimens d’estime & d’attachement que vous m’avez inspirés ; & ces sentimens sont si vrais, que si jamais j’étois dans le cas de quitter cette province, je souhaiterois que ce fût pour me rapprocher de vous. Je vous avoue pourtant que je suis si touché des soins de M. Davenport, & si content de sa société, que je ne me priverois pas sans regret d’une hospitalité si douce ; mais comme il souffre à peine que je lui rembourse une partie des dépenses que je lui coûte, il y auroit trop d’indiscrétion à rester toujours chez lui sur le