Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t17.djvu/284

Cette page n’a pas encore été corrigée

& pour quoi que ce puisse être, je n’en renouerai plus. Si vous voulez que je continue à vous écrire, ne montrez plus mes lettres, & ne parlez plus de moi à personne, si ce n’est pour les commissions dont votre amitié me permet de vous charger.

Voltaire a fait imprimer & traduire ici par ses amis, une lettre à moi adressée, où l’arrogance & la brutalité sont portées à leur comble, & où il s’applique avec une noirceur infernale, à m’attirer la haine de la nation. Heureusement la sienne est si mal-adroite, il a trouvé le secret d’ôter si bien tout crédit à ce qu’il peut dire, que cet écrit ne sert qu’à augmenter le mépris que l’on a ici pour lui. La sotte hauteur que ce pauvre homme affecte est un ridicule qui va toujours en augmentant. Il croit faire le prince, & ne fait en effet que le crocheteur. Il est si bête, qu’il ne fait qu’apprendre à tout le monde combien il se tourmente de moi.

LETTRE À Mr. D. P.... u.

.......21 Juin 1766.

J’ai reçu, mon cher hôte, votre. Nº. 26 qui m’a fait grand bien. Je me corrigerai d’autant plus difficilement de l’inquiétude que vous me reprochez, que vous ne vous en corrigez pas trop bien vous-même, quand mes lettres tardent à vous arriver. Ainsi : médecin guéri-toi toi-même ; mais non, cher