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n’avoir pas encore écrit à Mde. De Luze. Elle me rend bien de justice si elle est inquiète de mes sentimens. Ils sont qu’elle les mérite, & c’est tout dire. Je m’attache aussi très-véritablement à son mari. Il a l’air froid & le cœur chaud ; il ressemble en cela à mon cher hôte, voilà les gens qu’il me faut.

J’approuve très-fort d’user sobrement de la poste, qui en Suisse, est devenue un brigandage public : elle est plus respectée en France ; mais les ports y sont exorbitans, & j’ai depuis mon arrivée ici, plus de cent francs en ports de lettres. Retenez & lisez les lettres qui vous viennent pour moi, ne m’envoyez que celles qui l’exigent absolument. Il suffit d’un petit extrait des autres.

Je reçois en ce moment votre paquet Nº. 10. Vous devez avoir reçu une de mes lettres, où je vous priois d’ouvrir toutes celles qui vous venoient à mon adresse. Ainsi vos scrupules sont fort déplacés. Je ne sais si je vous écrirai encore avant mon départ ; mais ne m’écrivez plus ici. Je vous embrasse de la plus tendre amitié.