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connoissances sur les plantes, il se trouve que plusieurs de celles que je croyois connoître, je ne les connoissois point. Dieu soit loué ; c’est toujours apprendre quelque chose que d’apprendre qu’on ne sait rien. Le messager attend & me presse ; il faut finir. Bon jour, mon cher hôte ; je vous embrasse de tout mon cœur.

LETTRE AU MÊME.

À Brot le lundi 15 Juillet 1765.

Vos gens, mon cher hôte, ont été bien mouillés & le seront encore, de quoi je suis bien fâché, ainsi trouvant ici un char-à-banc, je ne les mènerai pas plus loin. Je pars le cœur plein de vous, & aussi empressé de vous revoir, que si nous ne nous étions vus depuis long-temps. Puissai-je apprendre à notre première entrevue, que tous vos tracas sont finis, & que vous avez l’esprit aussi tranquille, que votre honnête cœur doit être content de lui-même, & serein dans tous les temps ! La cérémonie de ce matin met dans le mien la satisfaction la plus douce. Voilà, mon cher hôte, les traits qui me peignent au vrai l’ame de Milord Maréchal, & me montrent qu’il connoît la mienne. Je ne connois personne plus fait pour vous aimer, & pour être aimé de vous. Comment ne verrois-je pas enfin réunis tous ceux qui m’aiment ? Ils sont dignes de s’aimer tous. Je vous embrasse.