correspondance ordinaire, laquelle n’est pas connue du chevalier. Tout ceci, je, vous prie, entre nous.
Mon état empire au lieu de s’adoucir. Il me vient du monde des quatre coins de l’Europe. Je prends le parti de laisser à la poste les lettres que je ne connois pas, ne pouvant y suffire. Selon toute apparence je ne pourrai guères jouir à ce voyage du plaisir de vous voir tranquillement. Il faut espérer qu’une autre fois je serai plus heureux.
LETTRE À Mr. D. P......u.
.........29 Avri1 1765.
J’ai reçu votre présent ;*
[*Les ouvrages de Linnaeus.] je vous en remercie, me fait grand plaisir, & je brûle d’être a portée d’en faire usage. J’ai plus que jamais la passion pour la botanique ; mais je vois avec confusion, que je ne connois pas encore assez de plantes empiriquement, pour les étudier par systême. Cependant je ne me rebuterai pas ; & je me propose d’aller dans la belle saison passer une quinzaine de jours près de M. Gagnebin, pour
me mettre en état du moins de suivre mon Linnaeus.
J’ai dans la tête que, si vous pouvez vous soutenir jusqu’au temps de notre caravanne, elle vous garantira d’être arrêté durant le rate de l’année, vu que la goutte n’a point de plus grand ennemi que l’exercice pédestre. Vous devriez prendre