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LETTRE À Mr. D’IVERNOIS.

À Motiers le 29 Décembre 1764.

Les vacherins que vous m’envoyez, seront distribués en votre nom dans votre famille. La caisse de vin de Lavaux que vous m’annoncez ne sera reçue qu’en payant le prix, sans quoi elle restera chez M. d’Ivernois. Je croyois que vous seriez quelque attention à ce dont nous étions convenus ici ; puisque vous n’y voulez pas avoir égard, ce sera désormais mon affaire ; & je vous avoue que je commence à craindre que le train que vous avez pris, ne produise entre nous une rupture qui m’affligeroit beaucoup. Ce qu’il y de parfaitement sûr, c’est que personne au monde ne sera bien reçu à vouloir me faire des présens par force ; les vôtres, Monsieur, sont si fréquens, & j’ose dire, si obstinés, que de la part de tout autre homme en qui je reconnoîtrois moins de franchise, je croirois qu’ils cachent quelque vue secrète, qui ne se découvriroit qu’en temps & lieu.

Mon cher Monsieur, vivons bons amis, je vous en supplie. Les soins que vous vous donnez pour mes petites commissions, me sont très-précieux. Si vous voulez que je croie qu’ils ne vous sont pas importuns, faites - moi des compte si exacts qu’il n’y soit pas même oublié le papier pour les paquets ou la ficelle des emballages. À cette condition j’accepte vos soins obligeans, & toute mon affection ne