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qu’on avoit le plus estimé. Pouvez-vous l’ignorer, vous, qui dans une réponse à la critique que M. Rameau avoit faite de vos articles fondamental, & game, défendiez M. Rousseau, contre M. Rameau lui-même ; & disiez à ce dernier : “avant que d’avoir entendu vos opéras, je ne croyois pas qu’on pût aller au-delà de Lully & de Campra ; avant que d’avoir se entendu la musique des Italiens, je n’imaginois rien audessus de la nôtre ;” & voudriez-vous qu’on cherchât dans les petites dissentions qui se sont élevées entre vous, & le savant musicien, le principe de la préférence que vous avez enfin donnée à la musique italienne sur la nôtre, c’est-à-dire, sur la sienne ?

3°. On ajoute dans cette même note dont je me plains, que la seconde édition de mes Elémens à laquelle j’avois sait quelques additions, a paru en 1768, immédiatement après le Dictionnaire de musique de M. Rousseau. Or, cette seconde édition où je n’ai pas changé un mot depuis, est de 1761, six ans avant l’impression du Dictionnaire de musique ; mais ce qu’il y a de plus singulier, c’est que dans ce Dictionnaire à l’article Mode, page 288, M. Rousseau cite un long passage de mes Elémens, qui ne se trouve que dans la seconde édition ; preuve incontestable, si je ne me trompe, que cette édition a précédé le Dictionnaire, & que si M. Rousseau est l’auteur de la note, sa mémoire l’a bien mal servi. Il me paroît difficile de répondre à ces faits, & à ces dates.

Sans la réputation de candeur que vous vous êtes acquise, Monsieur, sans l’espece de défi qui termine cette période, elle me paroîtroit bien insidieuse, mais cette phrase ; Il me paroît