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mais que notre langue n’étoit pas propre à être mite en chant. Ce qu’il avoir dit, il l’a prouvé : demandez plutôt à M. de Vismes, qui, dans je ne sais quelle feuille du Journal de Paris, rejette la mauvaise exécution des nouveaux airs du Devin du Village, sur les fautes de prosodie dont ces airs fourmillent. (Excuse qui fait pitié) ! Or si Jean-Jaques n’a pas pu éviter les fautes de prosodie, lui qui les sentoit si bien, elles sont donc inévitables, & partant il avoir eu raison de le dire. Il avoir encore dit que nous n’avions point de musique. Eh bien ! Monsieur, personne ne doit moins trouver que vous qu’il se soit donné un démenti en faisant le Devin du Village, car puisque vous avez souverainement décidé qu’il n’étoit ni poëte, ni compositeur, les notes qu’il a mises sur les paroles de cet intermede, ne sont pas plus de la musique, que ces paroles ne sont de la poésie. Au reste, il ne falloir rien moins que son adresse, pour tirer du chapitre de la musique, matiere à écrire des injures à une Nation.

Que pendant qu’il déclamoit par-tout contre les romans comme n’étant propres qu’à gâter le cour & l’esprit, il composoit un roman qui assurément n’es pas propre à former l’esprit & le cœur.

Si cela est, l’Editeur du livre intitulé, Esprit, maximes & principes de J. J. Rousseau, est donc bien coupable, & le Gouvernement bien négligent, l’un d’avoir fait, l’autre d’avoir laissé débiter un recueil dont l’introduction préliminaire contient ce qui suit.

“Jusqu’ici M. Rousseau a gardé le silence avec tous les critiques de sa lettre sur les spectacles ; à moins qu’on ne