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d’être : car il n’y a que l’intérêt qui puisse vous engager à poursuivre avec autant d’acharnement un homme qui ne vous a jamais fait de mal ; qui n’a même vraisemblable ment jamais pensé à vous. À qui avez-vous voulu faire votre cour, en falsifiant si indignement le texte de Jean-Jaques ? Texte à quoi le retranchement du mot peu donne un sens fort opposé à celui que l’Auteur y avoit attaché. Quelle est la creature assez méprisable, pour que vous puissiez acheter sa protection, en vous exposant à être convaincu à la face de l’univers du plus déshonorant de tous les mensonges ? Vous vous êtes sans doute flatté qu’on ne daigneroit pas vérifier vos citations ; à certains égards vous vous êtes rendu justice : mais si votre personne, qui que vous soyez, rend votre conduite sans conséquence, le nom seul de l’homme que vous outragez a le droit d’attirer l’attention de tout ce qui sait apprécier les vertus, ses qualités, ses talens, & ses ouvrages. Aussi on a eu beau me dire que vous ne méritiez pas une réfutation, je n’ai pu réduire au silence. Eh ! pourquoi ne parerois-je pas les coups que vous vous efforcez de porter à la mémoire de Jean-Jaques, moi qui aurois voulu garantir sa personne de la piqûre d’un infecte ?

Nous n’aurions pas borné ainsi nos observations si Rousseau vivoit encore ; & nous comptions en donner un bien plus grand nombre lorsque nous publiâmes notre Prospectus, parce qu’alors il pouvoit nous répondre. Aujourd’hui qu’il n’est plus, nous nous contenterons d’indiquer ses principales erreurs en Musique. L’amour de la vérité ne nous permet pas de les passer sous silence dans un ouvrage consacré à cet art ; & si nous