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“Il est fâcheux qu’une formule destinée à la pratique des regles élémentaires de l’harmonie, contienne une faute contre ces mêmes regles ; c’est apprendre de bonne heure aux commençans à transgresser les loix qu’on leur donne. Cette faute est dans l’accompagnement de la sixieme note dont l’accord chiffré d’un 6 pêche contre les regles ; car il ne s’y trouve aucune liaison, & la basse fondamentale descend diatoniquement d’un accord parfait, sur un autre accord parfait, licence trop grande pour pouvoir faire regle.*

[*Dictionnaire de Musique, article Regle de l’octave.]

Ah ! Je respire ! Jean-Jaques n’a rien dit qui déroge à l’idée qu’on a généralement de lui. Il a raison dans tous les points ; j’en trouve la preuve dans le procédé que vous employez, Monsieur, pour le combattre. Vous feignez de ne pas l’entendre, & après avoir rapporté la gamme d’ut avec les chiffres consacrés par l’ancien usage à la regle de l’octave, où l’on voit la sixieme note surmontée d’un 6 dénué de tout signe, vous faites semblant de ne pas reconnoître la faute qu’il prétend être sur la sixieme note de l’octave : ensuite, chiffrant ce 6 avec une barre, vous croyez avoir démontré que l’erreur de Rousseau est d’avoir regardé comme une simple sixte, l’accord de petite sixte.*

[*Essai sur la Musique, note b pag. 61 Tom. II.] Monsieur, pour dire que Rousseau est un imbécille, il ne vous manque que de l’oser ; vous en mourez d’envie. Mais, entre nous, il avoit assez d’esprit pour savoir qu’un 6 sans barre, & un 6 barré, ne peuvent être, ni signifier la même chose en musique. Convenez-en sans vous faire trop prier ; convenez encore qu’en voyant le chiffre qui indique