de Rousseau, m’a fait beaucoup de plaisir, je vois que nous pensons de même."
"Puis il m’ordonne de vous envoyer de sa part du bled, du vin, & du bois ; en ajoutant, je crois qu’en lui donnant les choses en nature, il les acceptera plutôt qu’en argent ;*
[*Si l’objet d’un don si noblement présenté, s’y est refusé avec autant de respect que de gratitude, c’est qu’il se croyoit alors des ressources personnelles contre le besoin ; & que dans ses principes, le besoin réel absolu peut seul légitimer l’acceptation des bienfaits, même offerts p les mains de son souverain. (Note M. Du Peyrou.)] je laisse à vous à décider si cette façon d’agir à votre égard, ne mérite pas quelque complaisance de votre part ; & si en conscience vous pouvez refuser à un homme qui seroit très-aise, si ses affaires le permettoient, de faire le quatrieme avec David, Jean-Jaques, & votre serviteur.”
D’après cette lettre, Monsieur, il faut croire que mylord Maréchal abusoit de la faveur du Roi, pour le compromettre ; & de la crédulité de Rousseau, pour le tromper. Il faudroit croire bien pire encore, plutôt que d’opposer la moindre résistance à une opinion que M. d’Alembert veut accréditer. Cette soumission est bien due à sa précieuse candeur ; à la violence qu’il se fait pour déchirer la mémoire d’un homme qu’il abhorroit ; au regret bien sincere qu’il ressent d’être dans cette cruelle nécessité, regret qu’il ne vaincroit jamais si la vérité ne l’y obligeoit, & que la maniere doucereuse dont il s’exprime manifeste si bien ; enfin aux délicates précautions qu’il a prises pour constater les faits déshonorans, que par attachement pour mylord Maréchal, & par amour pour la vérité, il attribue a fils chéri de mylord Maréchal, & au plus ardent ami de la