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s’etoit chargée de la donner à l’impression ayant fait une absence forcée de la durée de six mois, je redemandai mon manuscrit, parce qu’il me sembla que ce petit ouvrage avoit perdu son principal mérite, celui de l’à-propos. Aujourd’hui qu’il me paroît utile à la gloire de J. J. Rousseau, de rassembler sous un seul point de vue, les différentes apologies, qu’en différens tems l’acharnement de ses persécuteurs a arrachées à mon zele, je crois ne pas devoir négliger celle-là. De plus, on verra par les ménagemens que j’ai eus pour M M. d’Alembert & Montmollin, dans ces deux premiers morceaux faits durant la vie de Jean-Jaques, combien la crainte de lui déplaire & de choquer ses principes, en a imposé à mon ressentiment contre ceux de ses ennemis, qui avoient encore quelque réputation d’honnêteté à perdre.

Les troisieme & quatrieme lettres adressées à M. Fréron furent écrites en novembre & en décembre 1778, & insérées dans l’Année littéraire Nos. 35, & 39 de la même année. La premiere roule sur un article de M. de la Harpe, qui se trouve dans le Mercure du 5 octobre 1778. En écrivant cette lettre, j’eus moins pour but de combattre un adversaire de J. J. Rousseau, que de prouver aux rigoristes, en fait de procédés, qui critiquoient le ton dont M. de Corancez avoit combattu M. de la Harpe, que loin d’avoir passé les bornes que prescrit l’honnêteté, M. de Corancez lui avoit fait des sacrifices qui avoient dû coûter beaucoup à son attachement pour J. J.