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mon attachement par quelque preuve digne des services que j’ai reçus de lui.

Dorante.

Si mon pere a été assez heureux pour s’acquitter envers un cavalier de votre mérite des devoirs de l’humanité, il doit plus s’en féliciter que vous-même ; cependant, Monsieur, vous connoissez mes sentimens pour Mademoiselle votre sœur, si vous daignez protéger mes feux, vous acquitterez au -delà de vos obligations ; rendre un honnête homme heureux c’est plus que de lui sauver la vie.

Frederich.

Mon pere partage mes obligations, & j’espere bien que partageant aussi ma reconnoissance, il ne sera pas moins ardent que moi à vous la témoigner.

Macker.

Mais il me semble que je joue ici un assez joli personnage.

Goternitz.

J’avoue, mon fils, que j’avois cru voir en Monsieur quelqu’inclination pour votre sœur ; mais pour prévenir la déclaration qu’il m’en auroit pu faire, j’ai si bien manifesté en toute occasion l’antipathie & l’éloignement qui séparoit notre nation de la sienne, qu’il s’étoit épargné jusqu’ici des démarches inutiles, de la part d’un ennemi avec qui, quelque obligation que je lui aye d’ailleurs, je ne puis ni ne dois établir aucune liaison.

Macker.

Sans doute, & c’est un crime de leze-majesté Mademoiselle