Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t14.djvu/68

Cette page n’a pas encore été corrigée



Macker.

Comment ?

Dorante.

C’est vous au contraire qui devez éviter de vous appercevoir du tans que je passerai auprès d’elle. Je ne lui rendrai des soins que le plus directement qu’il me sera possible, & vous, en mari prudent vous n’en verrez que ce qu’il vous plaira.

Macker.

Comment diable ! vous vous moquez ; & ce n’est pas là mon compte.

Dorante.

C’est pourtant tout ce que je puis vous promettre, & c’est même tout ce que vous m’avez demandé.

Macker.

Parbleu ! celui-là me passe ; il faut être bien endiablé après les femmes d’autrui pour tenir un tel langage à la barbe des maris.

Goternitz.

En vérité, seigneur Macker, vos discours me sont pitié & votre colere me fait rire. Quelle réponse vouliez-vous que fit Monsieur à une exhortation aussi ridicule que la vôtre ? la preuve de la pureté de ses intentions est le langage même qu’il vous tient : s’il vouloit vous tromper, vous prendroit-il pour son confident ?