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& qui, cependant, se déclare lui-même un homme fort insensé, en faisant imprimer avec ses griefs des calomnies des atrocités contre son adversaire. J. J. n’avoit lâché contre lui que des soupçons si mal fondés, que le public n’auroit pu s’empêcher d’avoir pitié de celui qui s’en occupoit. Que doit penser un esprit bien sain après un examen bien réfléchi des pieces, non pas de ce grand, mais de ce très-ridicule procès ? C’est M. Hume & non pas J. J. Rousseau qui montre le coupable, dans la conduite de M. Hume lui-même qui a manqué au discernement, à la candeur & à la modération. Eh ! n’est-ce pas lui qui fait soupçonner, en prônant avec autant d’orgueil que d’ostentation, la bonne œuvre qu’il avoir commencée, que les motifs humains y avoient eu plus de part que le sentiment & la vertu ?

Que M. Hume ait eu connoissance ou non du libelle de M. Walpole,publié sous le nom d’un Monarque couvert de gloire & de lauriers, dès qu’il n’y avoit pas mis du sien, & qu’il ne s’étoit pas mêlé de l’impression, pouvoit -on le regarder comme coupable ? J’ose vous assurer, M. le Rapporteur, que si vous eussiez voulu mieux éclaircir le public sur cette, affaire, vous auriez dit par qui & comment vous saviez que M. Hume avoit avili Rousseau à Paris, en le peignant comme un homme qui lui inspiroit plus de compassion que d’estime, d’un homme qui allioit la simplicité des mœurs au faste de la plus superbe philosophie, qui n’avoit qu’une réputation usurpée, établie par des opinions extravagantes, plutôt que par des talens extraordinaires. Peut-on dire qu’un homme a usurpé sa réputation à la faveur d’une multitude de productions qui,