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“M. Hume pour prouver qu’il n’en a pas eu d’écrire, ajoute : M. Rousseau m’a dit souvent qu’il composoit les Mémoires de sa vie, & qu’il rendroit justice à lui-même, à ses amis, & à ses ennemis. Comme M. Davenport m’a marqué que depuis sa retraite à Wootton il avoit été fort occupé à écrire, j’ai lieu de croire qu’il achevé cet ouvrage. Rien au monde n’étoit plus inattendu pour moi que de passer si soudainement de la classe de ses amis à celle de ses ennemis ; mais cette révolution s’étant faite, je dois m’attendre à être traité en conséquence. Si ces Mémoires paroissent après ma mort, personne ne pourra justifier ma mémoire, en faisant connoître la vérité : s’ils sont publiés après la mort de l’Auteur, ma justification perdra par cela même, une grande partie de son authenticité. Cette réflexion m’a engagé à recueillir les circonstances de cette aventure, à en faire un précis que je destine à mes amis & dont je pourrai faire dans la suite, l’usage qu’eux & moi nous jugerons convenable.”

On pourrroit, sans blesser M. Hume, lui demander quelques preuves de tout ce qu’il dit. Mais passons-lui comme une vérité, que M. Rousseau travaille à faire des Mémoires sur sa vie.

J’ai prouvé en examinant l’avertissement de Messieurs les Éditeurs, que c’étoit eux seuls ou les autres amis de M. Hume qui avoient fait bruyamment connoître ses démêlés ; si par hasard le motif de cet éclat leur eut été inspiré par la crainte des futurs Mémoires de M. Rousseau, auxquels on le prétend occupé, ils auroient surement senti qu’il seroit ridicule de justifier M. Hume sur une accusation à venir. Tout le tems qu’elle