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nombreuses qui ont tourmenté sa vie & assiégé les approches de sa vieillesse ; je demande au public si M. Rousseau n’est pas un des hommes les plus à plaindre, & si M. Hume ou ceux qui comme lui cherchent à pallier ses infortunes & ses maux, se croiroient heureux à sa place ? Reprenons.

M. Hume écrivit à M. Rousseau,*

[*Page 308.] qu’il y avoit moyen de rendre la pension publique. “Il lui répondit qu’ayant appris à le connoître & ne pouvant douter qu’il ne l’eût amené en Angleterre pour le perdre, il se doit de n’accepter aucune affaire dont il soit le médiateur.”

M. Hume répliqua :

“Vous dites que je vous ai trahi’, moi, je le dis hautement, & je le dirai à tout l’univers, je sais le contraire, je sais que mon amitié pour vous a été sans bornes & sans relâche ; & quoique je vous en aye donné des preuves qui sont universellement connues en France & en Angleterre, le public n’en connaît encore que la plus petite partie.”

Je ne puis m’empêcher de le dire ; ce n’est pas ainsi que parle la bienfaisance même outragée ; si c’étoit par hasard l’amitié blessée ? Je serois bien trompé. Le serois-je seul ?

M. Hume finit sa lettre par demander réponse & explication des griefs de M. Rousseau ; il dit qu’il obtint par le crédit de M. Davenport, la lettre qu’on voit dans l’Exposé, & qu’il n’y sera que quelques notes. Suivons celles qui paroissent mériter quelqu’attention.