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non - seulement par égard pour vous, je cachai la lettre tant que vous restâtes à Paris ; mais ce fut aussi la raison ; pour laquelle, par délicatesse pour moi-même, je ne voulus pas aller le voir, quoique vous me l’eussiez souvent proposé. Je ne trouvois pas qu’il fût honnête d’aller faire une visite cordiale à un homme, ayant dans ma poche une lettre où je le tournois en ridicule. Vous avez pleine liberté, mon cher Monsieur, de faire usage soit auprès de Rousseau, sois auprès de tout autre, de ce que je dis ici pour votre justification : je serois bien fâché d’être cause qu’on vous fît aucun reproche. J’ai un mépris profond pour Rousseau & une parfaite indifférence sur ce qu’on pensera de cette affaire ; mais s’il y a en cela quelque faute, ce que je suis bien. loin de croire, je la prends sur mon compte. Il n’y a point de talens qui m’empêchent de rire de celui qui les possede, s’il est un charlatan ; mais, s’il a de plus un cœur ingrat & méchant, comme Rousseau l’a fait voir à votre égard, il sera détesté par moi comme par tous les honnêtes gens, &c.”

H. W.

On pourrait faire un volume d’observations sur ces deux Lettres Franco -Angloises. Il suffit, je crois, de les montrer au doigt.

Reprenons M. Hume. M. Rousseau ne lui avoit pas répondu sur le refus où l’acceptation de la pension ; il avoit écrit au général Conway. M. Hume rapporte cette lettre (pag. 305.) ; elle a été publiée dans le Public-Ledger, Nº. 2123. La différence