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à M. Hume, & lui écrivit sept jours après, la seconde lettre pleine d’amitié sans ombrage. À quelques jours de -la il lit a dans les papiers publics la lettre prétendue du Roi de Prusse. Ses soupçons reviennent l’assaillir avec plus de force. Il rompt tout commerce avec M. Hume. Suivons-le dans sa méthode.

Il nous ramene à Calais où il proposa à M. Rousseau de lui obtenir une pension du Roi d’Angleterre. En historien habile & adroit, il nous peint ses inquiétudes sur le caractere de M.. Rousseau, qui ne devoit pas, selon son calcul, lui permettre de jouir paisiblement de l’hospitalité qu’on alloit lui accorder.*

[*Pag. 301.] M. Hume dit qu’il voyoit bien cela, mais qu’il ne s’attendoit pas d’être l’objet de ses plaintes, ni la victime de cette malheureuse disposition de caractere. Pour nous expliquer comment il l’a été, & tacitement comment il s’en est tiré, il nous apprend que quoique la lettre de M. Walpole eût été composée trois semaines avant son départ de Paris par cet ami avec lequel il logeoit, il n’en savoit cependant rien, & qu’il ne fut pas étonné,*

[*Page 302.] (on doit bien le croire), de la voir paroître à Londres dans les écrits périodiques, mais qu’il le fut beaucoup de voir la réponse publique de M. Rousseau,*

[*Ibidem.] & de la chaleur qu’il y mit. Il disoit à l’Auteur du saint James’s Chronicle, qu’il se rendoit sans le savoir, l’instrument de noirceurs.*

[*Page 303.] M. Hume avoue qu’il s’en seroit cru coupable, s’il avoir imaginé que M. Rousseau pût le suspecter d’être l’éditeur