Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t14.djvu/394

Cette page n’a pas encore été corrigée

retentissent, les libelles se succédent, en se disputant de noirceur. Tant de traits accumulés avec art, envenimés par la haine, ne pouvoient partir que de quelques cœurs calcinés de vengeance. Dans l’impossibilité morale & physique où étoit M. Rousseau de s’être fait aucun ennemi dans les trois royaumes, il dût nécessairement les chercher ailleurs, quoiqu’ils manœuvrassent à Londres.

Jusques - là les ombrages qu’avoit pu lui inspirer l’amitié froide, mais fastueuse de M. Hume ; les inquiétudes qu’avoient pu lui donner le rêve cité,*

[*Voyez page 344.] & ces expressions menaçantes, je te tiens J. J. Rousseau, je te tiens ; ses regards ardens, moqueurs, trop souvent répétés,*

[*Page 325.] n’étoient que des indices foibles en eux -mêmes ; l’explication à laquelle il s’étoit refusé,*

[*Pages 329, 330. Pag. 334, 336. Deux libelles de la même main.] tout au plus une présomption : mais lorsque dans les libelles subséquens,*

[*Page 337. Libelle d’une autre main ; il faut se souvenir qu’ils ont été fabriqués loin de Londres. Xe. Ke.] M. Rousseau reconnut la main de ses ennemis aussi aisément qu’on connaît les ouvrages d’un peintre à sa maniere, à son faire ; lorsqu’il fut que M. Hume étoit lié avec eux tous, qu’il avoit logé,*

[*Page 324. Il faut tout dire, M. Hume nie ici au moins la moitié de l’imputation, en avoue le quart, & bat les broussailles ailleurs sur le, même sujet.] qu’il étoit en correspondance avec plus d’un, & qu’il fut convaincu que l’un des derniers libelles ne pouvoit avoir été fourni que par lui, dans ce moment les indices se changerent pour M. Rousseau en présomptions, les présomptions en semi -preuves,