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Il se présente ici une réflexion bien naturelle : ou M. Hume en déposant dans le sein de ses amis les peines que ce démêlé lui causoit, les transports qu’il avoit excités dans son ame, ne cherchoit qu’à leur faire une confidence qui devoit mourir entr’eux, ou, son dessein étoit de rendre publiques, & les offenses de M. Rousseau, & ses plaintes à lui. Le premier cas ne paroît ni vrai, ni vraisemblable ; car il faudroit supposer, ce qui ne tombe pas sous les sens, que ces amis qui sont des gens mûrs, des Philosophes de la premiere trempe, *

[*On s’appercevra bien, sans que je le dise, que je juge des amis de M. Hume par lui.] auroient trahi sa confiance par noirceur ou par indiscrétion, M. Hume alors s’en seroit plaint hautement. Il ne l’a pas ait il faut donc conclure que cet éclat n’étoit contraire ni son caractere, ni à ses desseins.

Plusieurs mois se sont écoulés sans qu’on ait entendu parler de M. Rousseau, que par les gens qui causoient d’après M. Hume. À la fin “M. Rousseau a adressé à un Libraire de Paris une lettre où il accuse sans détour M. Hume de s’être ligué avec ses ennemis pour le trahir & le diffamer, & où il le défie hautement de faire imprimer les pieces qu’il a entre les mains ; cette lettre a été communiquée à Paris à un très-grand nombre de personnes, elle a été traduite en Anglois, & la traduction est imprimée dans les papiers de Londres. Une accusation & un défi si publics, ne pouvoient rester sans réponse.” *

[*Page 284.]

M. Guy, à qui cette lettre a été adressée, ne l’a communiquée