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de sa modération. Je voudrois de tout mon cœur pouvoir les croire sur les parole, mais qui ne fait avec un peu d’expérience, que cette qualité, qui n’exclut pas la sensibilité, en tempere neanmoins les effets, & garantit des démarches toujours inconsidérées, des premiers mouvemens, auxquels M. Hume s’est livré, au dire même de ses amis. Voyez comme ils en parlent.

[*Page 283. ] "Dans le tans que M. Hume travailloit à rendre à M. Rousseau le service le plus essentiel, il reçut de lui la lettre la plus outrageante ; plus le coup étoit inattendu, plus il devoit être sensible. M. Hume écrivit à quelques - uns de ses amis avec toute l’indignation que lui inspiroit un si étrange procédé ; il se crut dispensé d’avoir aucun ménagement pour un homme qui, après avoir reçu de lui les marques d’amitié les plus constantes, & les moins équivoques, l’appelloit sans motifs, faux, traître & le plus méchant des hommes.”

Voilà M. Hume qui écrit avec indignation, qui ne sait plus garder de ménagement ; que faisoit-il alors de cette modération tant vantée ? Revenu à lui, ce philosophe se rappellera quelque jour, que lors même que l’on se croit le plus autorité n’avoir aucun ménagement pour quelqu’un, il ne faut pas oublier que l’on s’en doit encore à soi - même. Plus je réfléchis à la gravité, à la violence des accusations de M. Rousseau, & moins je reviens de l’étonnement où me jette l’indignation circulante de M. Hume. Je puis assurer qu’avec le témoignage d’une conscience intégré, si quelqu’un m’écrivoit