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Messieurs les Editeurs voudroient nous inspirer. Le conseil qu’ils donnent de ne pas lire cette brochure, *

[* Pag. 285 de l’Avertissement.] ne me paroît pas un moyen bien efficace pour justifier leur ami ; ce conseil est d’ailleurs assez peu conséquent avec ce qu’ils disent quelques lignes après.

[*Ibidem.] "Tous les faits sont actuellement sous les yeux du public. M. Hume abandonne sa cause au jugement des esprits droits & des cœurs honnêtes.”

Pour que les esprits droits & les cœurs honnêtes puissent juger le procès de M. Hume, il faut de nécessité qu’ils le lisent puisqu’on le plaide aujourd’hui par écrit. Ce qu’on vient de lire, prouve seulement qu’on doit se méfier un peu des décisions de Messieurs les Editeurs.

Le procès étonnant qu’ils produisent, se réduit à ce fait. MM. Rousseau & Hume sont deux hommes célebres ; l’un d’eux a manœuvré pour perdre un contemporain trop fameux ; ils s’en accusent réciproquement. C’est au public à peser quel est celui qui auroit pu former avec succès un projet aussi détestable ; c’est au public à examiner s’il y a, d’une part, de la vraisemblance, qu’ignorant la langue du pays où l’on le mene, ne pouvant conséquemment ni parler, ni entendre, seul, sans appui, sans connoissance, malade, allant chercher du repos la campagne, un étranger ait pu, du fond de sa retraite, machiner, ourdir des trames contre sont conducteur : d’autre part, le public verra ce patron au milieu de son pays, en grand crédit à la Cour, à la ville, répandu dans le plus grand