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sens qu’il ne suffiroit pas dans cette occasion de dire qu’on ne l’en a jamais accusé, & que son caractere plein de franchise & de candeur, ne lui a jamais permis de recourir au mensonge. Tout ce qu’il y a de certain, c’est que les remarques trop recherchées de M. Hume sur la lettre de Rousseau, ne sont pas capables de le convaincre d’imposture, & que la scene attendrissante qu’il rapporte dans sa réponse à Rousseau, doit avoir été précédée d’une scene beaucoup plus vive que celle dont parle M. Hume. Ainsi le récit de Rousseau paroît bien plus naturel & bien plus vraisemblable ; d’ailleurs ce récit semble très-confirmé par la premiere lettre que Rousseau écrivit à M. Hume en arrivant à Wootton, & qu’il termine par ces mots ; “je vous aime d’un cœur tel que j’espere & que je desire de trouver en vous.” L’on n’écrit pas ainsi à quelqu’un dont on ne soupçonneroit pas les sentimens.

N. B. Je me suis dispensé de faire précéder le nom de J. J. Rousseau du titre de Monsieur, par deux raisons : la premiere, c’est qu’il m’a paru le dédaigner : la seconde, c’est que je vois faire mention des grands hommes anciens & même de plusieurs modernes, sans user de ce cérémonial avec eux, parce qu’ils sont trop au - dessus ; & je vois peu d’hommes dans ce siecle, plus dignes du nom de grand homme, que J. J. Rousseau.

FIN.