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M. Hume nous permettra de relever encore cet article par la raison qu’il nous est parfaitement connu.

Il est très-certain que M. Rousseau ne possédoit rien au monde en fait de bien, que n’ayant jamais rien voulu accepter de personne il s’est trouvé dans le cas de manquer quelquefois du plus nécessaire faute de moyens pour l’acquérir, qu’il n’est pas surprenant si, dans le cas dont il s’agit, il se trouvoit dans cette malheureuse position ; je trouve quelque chose de grand dans M. Rousseau, & qui fait honneur à M. Clairaut, de lui exposer son besoin.

Je pense que depuis son départ de la Principauté de Neufchâtel, il a été obligé de prendre des arrangemens pour avoir du pain ; mais il n’en est pas moins vrai qu’au tans que la lettre a été écrite le 3 mars 1765, M. Rousseau se trouvoit surement dans cette position.

M. Hume juge d’après les arrangemens qu’il a pris : mais moyennant cet éclaircissement, cette accusation tombe d’elle-même.

M. Hume s’inscrit en faux contre les autres accusations de M. Rousseau, ou se contente de les tourner en ridicule ; mais il aura bien de la peine de persuader à ses lecteurs, que l’auteur de l’Héloise soit devenu un infâme imposteur & un monstre d’ingratitude. Ceux qui ont hanté M. Rousseau depuis des années, savent qu’il a le cœur trop droit & les mœurs trop pures pour donner dans de pareils travers, qui décelent toujours un caractere noir & une ame méchante.

Nous voulons bien croire qu’ayant une fois conçu des soupçons, les objets auront grossi à ses yeux ; mais nous ne