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informé de la supposition ; & surpris du mystere que son ami lui en a fait, il aura commencé à soupçonner sa cordialité. Rien que de naturel en cela, cependant ce premier pas fait, M. Rousseau toujours en garde, toujours défiant, aura interprété en mal des choses qu’en toutes autres occasions, il auroit peut-être vues d’un autre œil.

M. Hume répond à cela (note 9.) Me voilà donc accusé de trahison parce que je suis l’ami de M. Walpole, qui a fait une plaisanterie sur M. Rousseau ; parce que le fils d’un homme que M. Rousseau n’aime pas, se trouve par hasard logé dans la même maison que moi ! Hé ! non, Monsieur il ne vous accuse pas encore de trahison ; mais il commence vous croire instruit d’une plaisanterie qu’il regarde comme capable de le conduire à la lapidation, (page 331.) & il est, surpris de votre silence. C’est à vous, Monsieur, qui êtes son ami, qui connoîssez ses malheurs, qui êtes informé des tracasseries sans nombre, qu’on lui a fait essuyer, à dissiper les nuages qui s’élevent dans son l’esprit & à calmer ses inquiétudes par des moyens moins violens que ceux que vous avez pris, si vous voulez nous persuader que c’est de bonne foi que vous l’avez aimé. Je dis par des moyens moins violens que ceux que vous avez pris ; car non content de lui ôter votre amitié, vous voudriez encore lui enlever la commisération du Public que ses malheurs lui ont si bien méritée, en persuadant à ce Public que cette affectation de misere, (page 292.) dont il se plaint dans sa lettre à M. Clairaut, n’est qu’une petite charlatanerie que M. Rousseau emploie avec succès, &c.