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Tout au plus puis-je penser que M. Hume aura tâché de le faire jaser, ce qui n’est pas absolument difficile, & qu’il aura tourné ce qu’il lui a dit de la manière la plus favorable à ses vues. Il est bond ajouter qu’après ma rupture avec M. Hume j’en avois écrit à ce cousin-là."

"Enfin, on dit dans ce même Ecrit que je suis sujet à changer d’amis. Il ne faut pas être bien fin pour comprendre à quoi cela prépare."

"Distinguons. J’ai depuis vingt-cinq & trente ans des amis très-solides. J’en ai de plus nouveaux, mais non moins sûrs, que je garderai plus long-tems si je vis. Je n’ai pas en général trouvé la même sureté chez ceux que j’ai faits parmi les gens de Lettres. Aussi j’en ai changé quelquefois, & j’en changerai tant qu’ils me seront suspects ; car je suis bien déterminé à ne garder jamais d’amis par bienséance : je n’en veux avoir que pour les aimer. "

"Si jamais j’eus une conviction intime & certaine, je l’ai que M. Hume a fourni les matériaux de cet Ecrit. Bien plus,non-seulement j’ai cette certitude, mais il m’est clair qu’il a voulu que je l’eusse : car comment supposer un homme aussi fin, assez mal - adroit pour se découvrir à ce point, voulant se cacher ?"

"Quel étoit son but ? Rien n’est plus clair encore. C’étoit de porter mon indignation à son dernier terme, pour amener avec plus d’éclat le coup qu’il me préparoit. Il fait que pour me faire faire bien des sottises il suffit de me mettre en colere. Nous sommes au moment critique qui montrera s’il a bien ou mal raisonné."