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& que j’y reconnus la plume de M. d’Alembert*

[*Voyez là-dessus la déclaration de M. d’Alembert imprimée à la fin de cette brochure. Note des Editeurs.] aussi surement que si je lui avois vue écrire ?"

"À l’instant un trait de lumiere vint m’éclairer sur la cause secrete du changement étonnant & prompt du public Anglois à mon égard, & je vis à Paris le foyer du complot qui s’exécutoit à Londres."

"M. d’Alembert autre ami très-intime de M. Hume, étoit depuis long tems mon ennemi caché, & n’épioit que les occasions de me nuire sans se commettre ; il étoit le seul des gens de Lettres d’un certain nom & de mes anciennes connoissances qui ne me fût point venu voir,*

[*M. Rousseau étoit excédé, disoit -il, des visites qu’il recevoit ; doit-il se plaindre que M. d’Alembert qu’il n’aimoit pas, ne l’ait pas importuné de la sienne ?] ou qui ne m’eût rien fait dire à mon dernier passage à Paris. Je connoissois ses dispositions secretes, mais je m’en inquiétois peu, me contentant d’en avertir mes amis dans l’occasion. Je me, souviens qu’un jour, questionné sur son compte par M. Hume, qui questionna de même ensuite ma gouvernante, je lui dis que M. d’Alembert étoit un homme adroit & rusé. Il me contredit avec une chaleur dont je m’étonnai, ne sachant pas alors qu’ils étoient si bien ensemble, & que c’étoit sa propre cause qu’il défendoit."

"La lecture de cette lettre m’alarma beaucoup, & sentant que j’avois été attiré en Angleterre en vertu d’un projet quicommençoit à s’exécuter ; mais dont j’ignorois le but je sentois le péril sans savoir où il pouvoit être, ni de quoi