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connues en France & en Angleterre, le public n’en connoît encore que la plus petite partie. Je demande que vous me nommiez l’homme qui ose affirmer le contraire, & sur-tout je demande qu’il cite une circonstance dans laquelle je vous aye manqué. Vous le devez à moi ; vous le devez à vous-même ; vous le devez à la vérité, à l’honneur à la justice, à tout ce qu’il y a de sacré parmi les hommes. C’est comme innocent car, je ne dirai pas comme votre ami, je ne dirai pas comme votre bienfaiteur ; c’est, je le répete, comme innocent, que je réclame le droit de prouver mon innocence & de confondre les scandaleuses faussetés qu’on peut avoir forgées contre moi. J’espere que M. Davenport, à qui j’ai envoyé une copie de votre lettre & qui lira celle-ci avant de vous la remettre, appuyera ma demande & vous dira qu’elle est juste. J’ai heureusement conservé la lettre que vous m’avez écrite après votre arrivée à Wootton, & où vous me marquez dans les termes les plus, forts, & même dans des tems trop forts, combien vous êtes sensible aux foibles efforts que j’ai faits pour vous être utile. Le petit commerce de lettres que nous avons eu ensuite n’a eu pour objet, de ma part, que des vues dictées par l’amitiés. Dites-moi donc ce qui, depuis ce tems-là a pu vous offenser ; dites-moi de quoi l’on m’accuse ; dites-moi quel est mon accusateur ; & quand vous aurez rempli ces conditions à ma satisfaction & à celle de M. Davenport, vous aurez encore beaucoup de peine à vous justifier d’employer des expressions si outrageantes contre un homme avec qui vous avez été étroitement