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à nous dire, voici la derniere lettre que vous recevrez de moi.”

J. J. R.

Je lui fis sur le champ la réponse suivante.

M. HUME À M. ROUSSEAU.

Ce 26 Juin 1766.

"Comme la conscience me dit que j’en ai toujours agi avec vous de la maniere la plus amicale & que je vous ai donné, en toute occasion les preuves : les plus tendres & les plus actives d’une sincere affection,, vous pouvez juger de l’extrême surprise que m’a causée la lecture de votre lettre. Il est aussi impossible de répondre à des accusations si violentes & bornées à de simples généralités, qu’il est impossible de les concevoir. Mais cette affaire ne peut, ne doit pas en rester là. Je suppose charitablement que quelqu’infâme calomniateur m’a noirci auprès de vous ; mais en ce cas, le devoir vous oblige, & je suis persuadé que votre propre inclination vous porte à me donner les moyens de connoître mon accusateur & de me justifier ; ce que vous ne pouvez faire qu’en n’instruisant de ce dont on m’accuse. Vous dites que je sais moi-même que je vous ai trahi ; mais, je le dis hautement & je le dirai à tout l’Univers : je sais le contraire ; je sais que mon amitié pour vous a été sans bornes & sans relâche ; &, quoique je vous en aye donné des preuves qui sont universellement