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secret. Je me suis en conséquence adressé au général Conway pour faire supprimer cette condition, & j’ai été assez heureux pour obtenir de lui la promesse d’en parler au Roi. Il faut seulement, m’a-t-il dit, que nous sachions préalablement de M. Rousseau s’il est disposé à accepter une pension qui lui seroit accordée publiquement, afin que Sa Majesté ne soit pas exposée à un second refus. Il m’a autorisé à vous écrire là-dessus, & je vous prie de me faire savoir votre résolution le plutôt que vous pourrez. Si vous m’envoyez votre consentement, ce que je vous prie instamment de faire, je fais que je peux compter sur les bons offices du duc de Richmond pour appuyer la demande du général Conway, ainsi je ne doute nullement du succès. Je suis, mon cher Monsieur, très-sincérement tout à vous.”

D. H.

Je reçus au bout de cinq jours la réponse suivante.

M. ROUSSEAU À M. HUME.

À Wooton, le 23 Juin 1766.

“Je croyois, Monsieur, que mon silence interprété par votre conscience en disoit allez ; mais puisqu’il entre dans vos vues de ne pas l’entendre, je parlerai. Vous vous êtes mal caché, je vous connois & vous ne l’ignorez pas. Sans liaisons antérieures, sans querelles, sans démêlés, sans nous