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sans faire aucune recherche, sans entrer dans aucune explication, c’est moi qu’il insulte avec dessein, dans un papier public ; du plus cher de ses amis, me voilà sur le champ converti en ennemi perfide & méchant, & par-là tous mes services passés & présens sont d’un seul trait adroitement effacés.

S’il n’étoit pas ridicule d’employer le raisonnement sur un semblable sujet & contre un tel homme, je demanderois à M. Rousseau pourquoi il me suppose le dessein de lui nuire ? Les faits lui ont, en cent occasions, prouvé le contraire,ce n’est pas l’usage que les services que nous avons rendus, fassent naître en nous de la mauvaise volonté contre celui qui le sa reçus. Mais, en supposant que j’eusse dans le cœur une secrete animosité contre M. Rousseau, me serois-je exposé au risque d’être découvert, en envoyant moi -même aux auteurs des papiers publics une satire qui faisoit du bruit, & quiétant aussi généralement répandue, ne pouvoit manquer de tomber bientôt entre leurs mains ?

Comme je n’avois garde de me croire l’objet d’un soupçon si atroce & si ridicule, je continuai à servir M. Rousseau de la manière la plus constante & la moins équivoque. Je renouvellaimes sollicitations auprès du général Conway, dés que l’état de sa santé put lui permettre de s’occuper de quelque chose. Le Général s’adressa de nouveau au Roi pour la pension que nous demandions, & Sa Majesté y donna une seconde fois son consentement. On s’adressa aussi au marquis de Rockingham, premier Lord de la trésorerie, pour arranger cette affaire ; enfin, je la vois heureusement terminée, & plein