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Cette lettre avoir été composée par M. Horace Walpole, environ trois semaines avant mon départ de Paris ; mais quoique je logeasse dans le même hôtel que M. Walpole, & que nous nous vissions très - souvent, cependant, par attention pour moi, il avoit soigneusement caché cette plaisanterie jusqu’après mon départ. Alors il la montra à quelques amis ; on en prit des copies, qui bientôt se multiplierent. Cette petite piece si répandit rapidement dans toute l’Europe, & elle étoit dans les mains de tout le monde lorsque je la vis à Londres pour la premiere fois.

Tous ceux qui connoissent la liberté dont on jouit en Angleterre conviendront, je pense, que toute l’autorité du Roi, des Lords, & des Communes, & toute la puissance ecclésiastique, civile & militaire du royaume ne pourroient empêcher qu’on n’y imprimât une plaisanterie de ce genre. Aussi ne fus-je pas étonné de la voir paroître dans le St. James’s Chronicle ; mais je le fus beaucoup de trouver quelques jours après, dans le même papier, la piece suivante.

M. ROUSSEAU À L’AUTEUR DU ST. JAMES’S CHRONICLE.

De Wootton, le 7 Avril 1766.

“Vous avez manqué, Monsieur, au respect que tout particulier doit aux têtes couronnées, en attribuant publiquement au Roi de Prusse une lettre pleine d’extravagance & de méchanceté, dont par cela seul vous deviez savoir qu’il ne pouvoir être l’Auteur. Vous avez même osé transcrire