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M. Stewart m’écrivit bientôt après qu’il avoir trouvé une habitation qu’il croyoit convenable ; je le priois de faire meubler l’appartement, à mes frais, d’une maniere propre & commode. Ce plan, dans lequel il n’entroit assurément aucun, motif, de vanité, puisque le secret en faisoit une condition nécessaire, n’eut pas lieu, parce qu’il se présenta d’autres arrangemens plus commodes & plus agréables. Tout ce fait est bien connu de M. Stewart & du chevalier Gilbert Elliot.

Il ne sera peut-être pas hors de propos de parler ici d’un autre arrangement que j’avois concerté dans les mêmes intentions. J’avois accompagné M. Rousseau à une campagne, très -agréable, dans le Comté de Surrey, où nous pas sâmes deux jours chez le colonel Webb. M. Rousseau me parut épris des beautés naturelles & solitaires de cet endroit. Aussi-tôt, par l’entre mise de M. Stewart, j’entrai en marché avec le colonel Webb, pour acheter sa maison avec un petit bien qui y appartenoit, afin d’en faire un établissement pour M. Rousseau. Si, après ce qui s’est passé, il y avoit de la sureté à citer le témoignage de M. Rousseau sur quelque fait, j’en appellerois à lui - même pour la vérité de ceux que j’avance. Quoi qu’il en soit, ils sont connus de M. Stewart, du général Clarke & en partie du colonel Webb.

Je vais reprendre mon récit où je l’ai interrompu. M.. Rousseau vintà Paris, muni d’un passe-port que ses amis avoient obtenu. Je le conduisis en Angleterre. Pendant plus de deux mois, j’employai tous mes soins & ceux de mes amis pour trouver quelqu’arrangement qui pût lui convenir. On se prêtoit à tous ses caprices ; on excusoit toutes ses singularités ;