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M. ROUSSEAU À M. HUME.

À Strasbourg, le 4 Décembre 1765.

“Vos bontés, Monsieur, me pénètrent autant qu’elles m’honorent. La plus digne réponse que je puisse faire à vos offres, est de les accepter, & je les accepte. Je partirai dans cinq ou six jours pour aller me jetter entre vos bras. C’est le conseil de Mylord Maréchal, mon protecteur, mon ami, mon pere ; c’et celui de Madame de * * *,*

[* La personne que M. Rousseau nomme ici a exigé qu’on supprimât son nom. Note des Editeurs.] dont la bienveillance éclairée me guide autant qu’elle me console ; enfin, j’ose dire que c’est celui de mon cœur qui se plaît à devoir beaucoup au plus illustre de mes contemporains, dont la bonté surpasse la gloire. Je soupire après une retraite solitaire & libre où je puisse finir mes jours en paix. Si vos soins bienfaisans me la procurent, je jouirai tout ensemble & du seul bien que mon cœur desire, & du plaisir de le tenir de vous. Je vous salue, Monsieur, de tout mon cœur.”

J. J. ROUSSEAU.

Je n’avois pas attendu ce moment pour m’occuper des moyens d’être utile à M. Rousseau. M. Clairaut, quelques semaines avant sa mort, m’avoit communiqué la lettre suivante.