Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t14.djvu/284

Cette page n’a pas encore été corrigée

pour la sureté des citoyens, elle devoit bien vite devenir publique, afin que le Maître y pourvût comme il l’a fait.

Il a tort de se fâcher du propos que vous lui prêtez, dit-il gratuitement à l’égard du présent Regne :*

[*Page 212.] prudent & sage comme il l’est incontestablement il devroit un peu plus se défier de sa mémoire : tout ce qu’on peut faire pour lui, c’est de rejetter cet étrange propos sur l’heure & le moment où on prétend qu’il lui échappa, à la fin d’un soupé. En tout cas il ne reculera pas, sans doute, le témoignage d’un de ses confreres, en présence duquel il tint ce propos.

Monsieur le Pasteur auroit mieux fait de laisser à d’autres le juste soin de louer sa famille, ses éloges sont sujets à porter malheur ; mais le mérite distingué de la famille de Montmollin est au-dessus de cette fatale influence. Oui sans doute, on se souvient avec plaisir, avec reconnoissance même de plusieurs chanceliers de ce nom, de divers magistrats & d’un grand nombre de conseillers d’Etat qui tous ont bien mérité de la patrie ; de plusieurs militaires enfin, qui se sont distingués à la tête de leur régiment, & dont l’un périt glorieusement à la journée d’Hochstet avec la plus grande partie du Corps qu’il commandoit. Oui sans doute, on se souvient avec admiration du chancelier George de Montmollin ; on se rappelle avec attendrissement le chancelier Emer de Montmollin pere de M. le Pasteur de Motiers, qui fut l’un des Plénipotentiaires de Prusse à Utrecht, & qui joignit à une ame vertueuse de belles connoissances & de rares talens. Quelqu’un a dit que