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On lui rappelleroit l’Arrêt du Conseil d’Etat en date du 23 février 1750, en faveur de M. le Receveur Guyenet, à l’occasion d’une pareille plainte ; Arrêt sur lequel M. le Pasteur, qui certainement entend le latin, n’eut pas mal fait de prendre pour lui le sage conseil que vous donnez dans cette langue à la Classe.*

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M. le Pasteur de Motiers ne doit pas avoir oublié cette affaire, non plus que son plus vieux & plus cher ancien qui lui servit de légat, & qui dans sa mission eut ordre de sa part de menacer des cinq nobles Corps de l’Etat M. le Receveur Guyenet : il ne doit pas avoir oublié, sur-tout, combien Mylord Maréchal fut édifié de tout cela.

Il faut convenir qu’un sermon, de la façon de M. le Pasteur sur la tempérance, même sur celle de la langue, seroit une piece intéressante. Avant de se plaindre que le secret du consistoire fut mal gardé, il devroit se rappeller que plus d’une personne en étoit instruite dans sa propre maison ; il ne couche pas en joue, sans doute, M. le Châtelain qui en informa d’abord le Gouvernement auquel il en devoit compte ; ni les quatre anciens qui se hâterent de demander une direction au Conseil d’Etat de qui seul ils dévoient la recevoir. Il est tout aussi singulier que M. le Pasteur ne se soit pas apperçu qu’à l’article cinquieme de leur serment, les anciens ne promettent le secret que pour les çhoses qui devront être secretes. Il est clair que la matiere traitée dans ce consistoire auroit dû rester secrete pour l’honneur du Pasteur ; mais pour celui de l’Etat & de l’humanité,