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chapelle de Boveresse & pour lesquels il est payé, du reste un honnête homme, un homme de bien ; le trait n’est pas supportable & c’est mal payer sort excessive complaisance : si quelque chose peut consoler ce pauvre diacre, c’est d’avoir vu son éloge précédé par celui du Magistrat & du Clergé de Geneve. Mais je ne sais si ces Messieurs en seront fort flattés.

On croiroit d’après la note (page 206.) que le Gouvernement a donné ci-devant gain de cause à la Classe sur les prétentions de la communauté de Boveresse pour les catéchismes ; faites-vous montrer les Arrêts du Conseil d’Etat du 28 juin 176é, du 13 juin 1763, & du 10 juin 1765, & vous prendrez une juste idée des assertions de M. le Pasteur de Motiers.

Je ne sais si la Classe lui saura gré de la mettre si souvent en jeu pour étayer sa brochure ; il vous oblige à traiter diverses questions qu’il lui eût été plus profitable de laisser dormir. Dans cette même note voudroit-il faire croire que les prébendes sont indifférentes aux Pasteurs de ce pays ? Il ne persuadera personne : on sait assez que la privation de ces prébendes est la verge unique & toujours sure dont le Gouvernement se sert pour mettre à la raison les Pasteurs qui s’en écartent. Il y toute apparence qu’il ne tardera pas à être convaincu de l’efficacité du remede pour peu qu’il continue. Les mauvaises denrées dont il se plaint, sont sans doute les émines de moissons de paroissiens étrangers, & dans ce cas l’apostrophe regarde un portion de son cher troupeau ; mais dont il exceptera Rousseau, vu le sac de beau froment qu’il en a reçu sans façon ; car s’il s’agissoit des grains attachés à sa prébende sur la recette du Val-de-Travers, on auroit de très-bonnes choses à lui dire.