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tréteau : cependant plusieurs traits décélent M. le Pasteur dites-lui, que si Rousseau a pensé à quitter Motiers dans le tems de ses liaisons avec lui, il n’y pense plus aujourd’hui que ces liaisons sont rompues.*

[*Voyez là-dessus la lettre en post-scriptum ci-après.] Il jette les hauts cris sur votre témérité à l’accuser d’avoir annoncé l’excommunication future de Rousseau ; remarquez qu’il ne nie pas, & qu’au de ses expressions favorites calomnie, fait faux, il se borne à vous taxer de témérité ; je crains que quand il s’agira de relever ses discours plus qu’indiscrets, il ne trouve désormais bien des téméraires : il revient encore aux constitutions ecclésiastiques dont il s’approprie la manutention : ne cessez pas de lui répéter que les ministres ne sont que les humbles serviteurs de ces constitutions : que c’est au Prince & à son Conseil d’Etat à veiller à leur conservation, & à châtier les Pasteurs qui oseront y manquer en voulant s’arroger en véritables inquisiteurs, le droit d’inspection sur la foi & par-là même sur la liberté des citoyens. S’il étoit permis de taxer de témérité un révérend Pasteur, à son exemple, on appelleroit celui de Motiers téméraire au premier chef, d’oser soutenir hardiment & en séditieux ce prétendu droit ; au mépris

des ordres sacrés d’un Souverain Auguste & respectable à tant de titres ; au mépris de la part intéressante que prend à cette affaire Mylord Maréchal notre illustre Gouverneur ; au mépris enfin, d’une déclaration toute fraîche du Gouvernement qui réduit en poudre cette affreuse prétention, au nom seul de laquelle l’ame de tout citoyen se souleve avec frémissement ;