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ses supérieurs, en parlant de la Classe ; il imagine que les ministres : ont ici l’autorité qu’il avoit, lui, sur les histrions de la H * * * ; il se trompe, & l’on ne nous méne pas comme des baladins. La Classe connaît trop bien l’heureuse constitution de l’Etat, pour prétendre être la supérieure du moindre des citoyens ; elle n’a pas la plus légere autorité, hormis sur ses propres membres, qui portent quelquefois la peine de son pouvoir. La compagnie des Pasteurs est si justement subordonnée dans ce pays, & comme cela, convient à de modestes ministres dont l’unique métier doit être de prêcher, par leur exemple, sur-tout, le renoncement au monde, le désintéressement, l’obéissance & l’humilité, qu’elle n’étoit pas même un Corps de l’Etat : si elle en est un aujourd’hui, c’est par une intrusion très-moderne : tout le monde sait qu’au premier traité d’association des Corps de l’Etat, à la fin du siecle passé, la Classe pria très-humblement qu’on l’admit à la signature de l’acte d’union ; que ses députés signerent modestement à la queue de tous les autres ; voilà son unique titre : mais à la premiere occasion les ministres s’emparerent, selon l’usage, des premieres places & signerent à la tête de tous les Corps. Les consistoires sont les seuls supérieurs spirituels ; leur autorité a les bornes prescrites dans l’arrêt du Gouvernement que vous avez rapporté & cette autorité est toute subordonnée à celle de la Seigneurie.

Avez-vous apperçu de la fermentation à Neufchâtel au sujet des Lettres de la Montagne ? M. le Pasteur de Motiers y en trouva beaucoup ; il le dit, on ne peut pas en douter : cependant nous attesterons vous & moi avec tous nos amis, qu’il n’y en eut pas même l’apparence, parmi la bonne compagnie ;