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écrire sa lettre à l’Archevêque de Paris, & M. le Pasteur de Motiers fit à tout le monde l’éloge de ce nouvel écrit.

Avez-vous fait attention à. la note (pag. 172) ? J’avoue, dit le véridique Pasteur, que je fus peu reconnaissait de l’exception que M. Rousseau a bien voulu faire de moi, &c. voilà sa réponse au propos de votre Dame ; vous voyez que cette réponse vaut mieux que celle du petit homme. À cette occasion demandez à M. le Pasteur si les Lettres de la Montagne le scandaliserent d’abord, comme de raison ? s’il le témoigna d’abord à Rousseau ? s’il le reprit, le censura, comme juste, lui qui étoit son Pasteur ? comment il vécut avec lui dès la publication de ce livre & long-tems après ? demandez aussi tout cela à Rousseau & vous apprendrez des détails qui vous amuseront.

Je ne puis m’empêcher de placer ici une circonstance dont le simple récit seroit à mon gré, la meilleure réponse à faire à tout l’écrit de M. le Pasteur de Motiers. Vous n’ignorez pas que celui-ci souhaita & proposa sans succès d’avoir part à l’édition générale de tous les ouvrages de Rousseau, projettée dans ce pays, & dans laquelle les Lettres de la Montagne étoient comprises. N’est-il pas plaisant que le Pasteur qui a conduit avec tant de zele la barque qui devoit noyer Rousseau, comme auteur de livres contraires à notre sainte Religion, & qui vient de faire imprimer de si belles choses pour la défense de la vérité, soit précisément le même qui peu de mois auparavant souhaita, vu que l’affaire étoit bonne, d’être un des éditeurs d’une nouvelle, nombreuse & belle édition de ces mêmes Livres contraires à notre sainte Religion ! Imaginez pour un