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Mon ami Du Peyrou, faiseur de libelle ! lui trompette de calomnies, de faits faux & controuvés ! Un menteur, un téméraire qui a la lâcheté, l’ame assez noire pour outrager & persécuter injustement & calomnieusement un homme de bien, attaché à Dieu, à la religion ! De grace, qu’avez-vous fait ? de quoi s’agit-il ? Le libelle est la lettre de Goa, & l’accusateur est M. le Pasteur de Motiers : ah ! je respire, le mal n’est pas si grand que je l’avois craint. Je viens de relire avec attention la lettre de Goa, dans laquelle je n’ai trouvé qu’un exposé simple de faits attestés par des titre repectables sans injures, sans qualifications. M. le Pasteur a pris, peut-être, pour une épigramme le beau titre d’homme de Dieu : félicitons-le de cette humilité ; s’il commence a s’apprécier il n’y a plus à désespérer de lui. Comment n’a-t-il pas senti combien vous l’avez ménagé en gardant l’anonyme ? Nommez-vous, puisqu’il le souhaite. Le tableau intéressera par un singulier contraste. On verra un étranger né en Amérique, homme du mond, doux, modéré, jouissant de l’estime publique, nouveau citoyen, mais indépendant de tout état & libre de toute prévention d’enfance ou de famille, qui s’étayant à chaque pas de preuves irréprochables & des ordres du Gouvernement, prend généreusement la plume en faveur de tous les citoyens, donc les droits étoient violemment attaqués