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me donne une façon de penser qui doit sans doute lui être plus naturelle qu’à moi.*

[* Entr’autres, lorsqu’il prétend*

[*Réfutation, page 178.] si charitablement que la méprise d’un crieur public devient un ridicule pour le Magistrat qui l’emploie. C’est comme s’il jettoit celui du mot indisconvenance employé dans la gazette, sur le compte du Magistrat qui en est le censeur.]

L’on crut voir à ces traits que l’ouvrage ne pouvoit être en effet que de M. le Professeur de Motiers.

Faisons-lui donc, Mylord, comme auteur d’une production si sublime, l’honneur de nous en occuper encore quelques instans.

J’observe d’abord que l’auteur me fait un crime de ne m’être pas nommé. Mais n’est-il pas plaisant qu’en reprochant l’anonyme à un homme qui ne dit que des choses avérées ou publiques, il le garde sur l’étrange correspondant qu’il se donne, & qui plein de lumieres & de piété, s’affectionne pourtant si fort à M. de M * * *. & à sa conduite ?*

[*Jusques-là que ce digne correspondant estime*

[*Réfutation, pag. 157. ] que l’honneur de la religion est intéressé dans la cause de M. le Professeur. La religion n’est-elle donc faite que pour servir de sauve-garde aux écarts des gens d’Eglise ? Une preuve, au contraire, qu’elle est très-solidement fondée, est de voir que leur conduite ne peut l’ébranler. On peut rappeller ici le conte d’un Auteur célebre & qui les connoissoit bien. Il dit qu’un Juif très-honnête homme fit un voyage à Rome, & se convertit a seul aspect des débordemens du sacré College, jugeant qu’il falloit bien que le Christianisme fût une religion divine pour se maintenir sur la terre malgré les vices de ceux qui la prêchoient.] Un pareil homme de lumieres valoit assurément la peine d’être connu. Après tout, mon nom ne faisoit rien à la vérité des faits. En ne