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3. Qu’il nie les faits les mieux constatés, & veut modestement que l’on en croye son seul témoignage dans sa propre cause, quoique ce témoignage soit en opposition avec une requête signée par quatre anciens de son Eglise,*

[*Voyez entr’autres les pag. 205 & 206 de la réfutation, & remarquez qu’en accusant les anciens d’infidélités dans l’exposition des faits, l’auteur ne spécifie aucune de ces infidélités. Pour moi je n’en suis pas surpris, ici comme en plusieurs autres endroits j’admire sa prudence, ou plutôt son adresse.] avec les relations que Monsieur Martinet premier officier du lieu avoit d’office adressées au Gouvernement.*

[*En voici la preuve. Lisez les pages 196 à 197 dans lesquelles l’Auteur assure que je suis un ignorant, & que je déguise les faits. Je lui répété donc que ma relation de tout ce qui s’est passé en Consistoire à Motiers jusques à ses mouvemens, gestes & propos, est tirée exactement des relations données au Gouvernement par M. le Châtelain du Val-de-Travers ; que c’est d’après ces mêmes relations que j’ai dit tout ce que M. le Professeur nie avec une hardiesse qui étonne ceux même qui le connoissent le mieux. Que l’on juge de la valeur de ses négations par ce seul trait. Il nie*

[*Page 197 de la réfutation.] la réponse des anciens aux reproches qu’il leur adressoit à l’issue de l’assemblée du Consistoire du 29 Mars, & cette même réponse se trouve dans là relation faite le lendemain par M. le Châtelain. Je dis plus, j’affirme à M. le Professeur que cette réponse lui fut faite par M. l’ancien Bezencenet, & entendue par les assistans.

La même relation porte encore expressément que M. le Professeur demandoit que dans la délibération l’on se conformât à la direction de la Classe qu’il avoit exhibée. C’est lui faire tort sans doute, car il affirme le contraire dans sa note, pag. 206.] Et enfin avec les Arrêts de ce même Gouvernement.*

[*Qui ne riroît, par exemple, de voir l’Auteur*

[*Pag. 196 à 197.] à la torture pour distinguer entre voix prépondérante & double voix, & vouloir donner le change au public en assurant que c’est moi qui prétends malicieusement que voix prépondérante signifie double voix ? Eh ! Faut-il donc toujours citer mon garant, cet arrêt accablant du 2 Avril. Ce même arrêt répond amplement à la note page 197. Je ne connois ni la logique, ni nos constitutions, je ne sais faire que des libelles. Cela est bientôt prononcé, & digne sur-tout de la modération de M. le Professeur & de la modestie de son caractere. Mais à cela voici ma réponse. Je n’ai parlé que d’après les relations envoyées au Gouvernement par l’officier du Prince. Il est heureux pour moi d’avoir un pareil guide, & j’abandonne sans regret à M. le Professeur, le plus vieux de ses Anciens, qui paroît lui servir de garant & de témoin dans les occasions délicates, comme il nous le fait entendre lui-même.*

[*Réfutation, pag. 197 à la note.] C’est encore sur le témoignage d’un pareil garant que M. le Professeur ne rougit point de donner un démenti à l’Arrêt du 2 avril qui dit

expressément, qu’il n’a jamais été d’usage que le Pasteur président au Consistoire admonitif ait plus d’une simple voix, &c. Et M. le Professeur*

[*Ibidem.] dit en autant de mots, que ce sont les usages des Consistoires de ce pays. Après cela je dois me trouver très honoré d’être traité comme le Conseil d’Etat. Mais quand l’Auteur ajoute immédiatement après, & nous sommes dans un pays d’usages, est-ce pour mieux nous faire sentir le danger de tolérer le moindre abus, & l’obligation que ce danger impose à tout citoyen d’élever sa voix contre toute prétention nouvelle ? En ce cas remercions-le de nous donner ainsi la clef de la conduite irréguliere tenue dans l’affaire de M. Rousseau, le tout sans doute pour établir par l’usage, cette inspection sur la foi que réprouvent nos constitutions, mais que M. le Professeur voudroit pourtant s’arroger à lui & à sa Compagnie.]