Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t14.djvu/237

Cette page n’a pas encore été corrigée

lui son Pasteur lui avoit faites. Justement blessé d’un pareil discours. M. le Châtelain repartit, que le diacre avoit très-prudemment

fait d’obéir aux ordres du Gouvernement, que s’il eut osé se présenter en consistoire, il lui auroit adressé d’abord des conseils, ensuite des exhortations, enfin des ordres de sortir, & trouvé le secret de se faire obéir.

Après cette espece de préambule, M. de M * * *. suivant demanda s’il n’y avoit aucun scandale dans l’Eglise. À demande, l’ancien Clerc*

[*Voyez ci-après la note u (pag. 232 “Qui ne riroît….”)] se leva comme un ressort, & au mépris des Arrêts du Conseil d’Etat, & malgré rescripts du Roi, il remit sur le tapis l’affaire de M. Rousseau, le dénonçant au consistoire avec tant de zele qu’il ne fut plus question que d’aller aux voix. Vous jugez bien, Mylord, que parmi six anciens d’Eglise, c’étoit déjà trop qu’un seul eût eu l’audace de contrevenir si formellement aux ordres positifs du Roi & du Gouvernement. Aussi tous les autres rejetterent avec indignation la proposition de sévir contre M. Rousseau.

C’est apparemment à ce mauvais succès que faisoit allusion M. de M * * *. lorsqu’à la générale du mois de juin, rendant compte à la Classe de ce qui s’étoit passé à Motiers, il se lamentoit de trouver toujours en son chemin ce vigilant Châtelain, qui rompant toutes ses mesures, étoit pour lui une écharde pire que celle dont se plaignoit Saint Paul. À quoi il ajouta qu’il ne falloit plus se flatter de rien obtenir à Motiers contre M. Rousseau, mais que puisque celui-ci avoir