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Aussi parvint-il à exciter parmi ses paroissiens une fermentation dont M. Rousseau ressentit plus d’une fois les effets ; ainsi que les quatre anciens qui avoient osé recourir au Conseil d’Etat pour obtenir de leur Pasteur qu’il se contînt dans se vraies fonctions.*

[*M. le Professeur & Pasteur à Motiers, dans sa réfutation d’un libelle,*

[*Pag. 210] nous apprend qu’à cette occasion il prit le parti de présenter une requête au Conseil d’Etat, &c. &c. Mais M. le Professeur qui se pique d’être si vrai, si exact, si modéré, auroit bien dû nous donner aussi une copie da sa requête, piece qu’on trouva si indécente, si scandaleuse que par charité pour lui, M. de Rosiéres, alors Président du Conseil d’Etat, ne voulut pas la présenter, & la remit aux parens de M. le Professeur qui la supprimerent, ce qui engagea celui-ci en faire une autre qu’il nous a produite.]

Les choses furent poussées si loin que le Gouvernement jugea nécessaire de pourvoir à ce désordre en employant des moyens efficaces pour contenir enfin M. le Pasteur de Motiers. Mais des parens respectables étant intervenus en sa faveur, & s’étant chargés de l’admonester, le Conseil d’Etat voulut bien acquiescer aux desirs d’une famille qui dans tous les tans s’est distinguée au service du Souverain & de la Patrie, & dont tous les membres se sont toujours montrés bons sujets, bons magistrats, & bons citoyens. M. de M * * *. fut donc admonesté, & promit, ainsi que Messieurs ses parens en firent rapport au Conseil, qu’il se contiendroit dans la suite, & que ni en public ni en particulier il ne diroit plus rien qui pût animer le peuple.

Cette promesse ne portant que sur l’avenir, & ne remédiant