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puisqu’on n’admet point parmi nous d’église infaillible, qui ait droit de prescrire à ses membres ce qu’ils doivent croire donc une fois reçu dans l’église, je ne dois plus qu’à,*

[*Une foi dont on ne doit compte qu’à Dieu seul, ne se publie pas dans toute l’Europe.] Dieu seul compte de ma soi. J’ajoute à cela, que lors qu’après la publication de l’Emile, je fus admis à la communion, dans cette paroisse, il y a près de trois ans par M. de Montmollin, je lui fis par écrit une déclaration, dont il fut si pleinement satisfait, que non-seulement il n’exigea nulle autre explication sur le dogme, mais qu’il me promit même de n’en point exiger. Je me tiens exactement à sa promesse & sur-tout à ma déclaration. Et quelle inconséquence, quelle absurdité, quel scandale ne seroit-ce point de s’en être contenté après la publication d’un livre, où le christianisme sembloit si violemment attaqué, & de ne s’en pas contenter maintenant, après la publication d’un autre livre, où l’Auteur peut errer sans doute puisqu’il est homme, mais où du moins il erre, en chrétien,*

[*Celui qui erre en chrétien redresse volontiers ses erreurs.] puisqu’il ne cesse de s’appuyer pas à pas*

[*Est-ce s’appuyer sur autorité de l’Evangile, que de rendre douteux les miracles, & d’y jetter du ridicule ? Quant à la note de Théodore de Beze, p. 143, il n’a voulu dire autre chose sinon que la foi du chrétien n’est pas appuyée uniquement sur la seule preuve des miracles.] sur l’autorité de l’Evangile ? C’étoit alors qu’on pouvoit m’ôter la communion, mais*

[*Ne croiroit-on pas entendre M. Rousseau dire dans sa lettre à l’Archevêque de Paris, qu’on devroit lui dresser des statues pour son Emile ?] c’est à présent qu’on devroit me la rendre, Si vous faites le contraire,